Site officiel - sainte-croix-tarn.fr
Bienvenue sur le site internet de la commune de Sainte-Croix qui propose cet outil de communication aux saintcruciennes et saintcruciens, à leurs associations, à tous ceux qui souhaitent venir vivre ou travailler à Sainte-Croix, à tous ceux qui simplement aiment notre commune. Vous trouverez dans ces pages l’information sur la commune, l’actualité municipale et associative et un onglet sur le projet d’éco-village que nous construisons.  
Contactez la mairie
1, Place Pierre-Cassagnes
81 150 Sainte-Croix
Tél : 05 63 56 82 90
Contact email / Horaires
Samedi 28 décembre 2024
Sainte-Croix
9°C  ciel dégagé
Vent 7 km/h Humidité 47 %

Histoire

Un peu d'histoire

ARTICLE REDIGE PAR MARCELIN JALBY, SAINTCRUCIEN

Auteur d'une thèse sur notre commune

Jadis, Sainte-Croix était une paroisse rattachée à la seigneurie de Castelnau-de-Lévis puis à la commune de Castelnau-de-Lévis. Ce n'est qu'en 1951, après plusieurs pétitions des habitants, que Sainte-Croix devient commune.

L'église, au centre du bourg de Sainte-Croix, dédiée à Saint-Benoît, antérieure à la fondation de Castelnau-de-Lévis, a appartenu jusqu'à la Révolution française (1789) aux chanoines du chapitre cathédral de Sainte-Cécile d'Albi. Après quoi, les biens du clergé deviennent des biens nationaux et les propriétés mobilières et immobilières sont vendues aux enchères publiques. Désormais, l'église de Sainte-Croix est un bien communal.

Avant le XIIème siècle, les anciens seigneurs avaient fait construire, au bourg, une tour de bois entourée d'un fossé profond dans laquelle les chanoines établissent des logements qu'ils donnent à bail.

 

Au XIIème siècle, les chanoines, attachés au service religieux de l'église-cathédrale de Sainte-Cécile d'Albi, possèdent déjà l'église de Sainte-Croix. Les droits et les possessions de la paroisse de Sainte-Croix leur sont attribués. Ils prélèvent, entre autres, la dîme ecclésiastique (=1/10ème de la récolte) qui constitue une partie de leur prébende (= revenu perçu par les chanoines).

Par conséquent, le pouvoir spirituel s'installe et se substitue au pouvoir temporel du seigneur. L'église paroissiale devient un lieu d'asile pour les indigents et à toute personne poursuivie. Les clercs, les chanoines, cherchent aussi à contenir la violence entre les fidèles notamment en usant de l'excommunication.

 

A la suite de la croisade contre les Albigeois (1209-1229) et quand tous les hameaux sont ruinés, le Comte de Toulouse, Raimond VII, afin de donner un lieu de refuge aux populations errantes, cède en fief à Sicard d'Alaman le puy de Bonafous pour y faire construire un château-fort. Malgré tout, deux siècles plus tard, les habitants de la paroisse de Sainte-Croix, alors trop éloignés de Castelnau-de-Lévis, sont autorisés à construire un fort pour s'y réfugier.

 

En 1256, la charte de franchises, qui fonde Castelnau de Bonafous, attribue des emplacements (environ 70 m²) et des droits (par exemple le droit de faire des clapiers et de chasser mais le braconnage et la chasse au furet sont réprimés par de lourdes amendes) aux paysans libres qui s'installent du pied de la colline jusqu'à celui du château de Castelnau de Bonafous. En contrepartie de la protection du seigneur, ses sujets doivent exécuter des corvées (charrois pour le bois par exemple), verser des impôts (champart, cens, tonlieu, taille par exemple), obéir au seigneur qui fixe les dates des moissons et des vendanges et se soumettre à sa justice . Cette seigneurie regroupe alors les communes actuelles de Bernac, Castanet, Castelnau-de-Lévis, Labastide-de-Lévis, Sainte-Croix et Saint-Sernin, soit 7657 hectares ( dont 722 pour Sainte Croix). Leurs habitants assurent guet et garde au château et une contribution, en argent ou en journées de travail, pour l'entretien des murailles. Les autres lieux de rassemblement de la population, les huit églises avec leur cimetière, sont financés et également entretenus par les paroissiens. Seules trois sont encore debout au XIXème siècle : Castelnau-de-Lévis, Le Carla et Sainte-Croix.

 

L'église paroissiale de Sainte-Croix est placée sous le patronage de Saint-Benoît, appelé Benoît de Nurcie, moine italien du VIème siècle qui rédige la règle bénédictine et fondateur de l'ordre des Bénédictins. Elle succède à l'église-hôpital, ou hôtel-Dieu, Notre-Dame de la Gineste. Cette église, détenue par des religieuses de l'hôpital Saint-Jacques d'Albi, reçoit les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle et de Notre-Dame de la Drêche. Située à l'Espitalet ( ou l'Hospitalet) sur une hauteur à 2 kms au nord de l'église actuelle dans l'angle formé par la route actuelle d'Albi à Cordes et son embranchement sur Mailhoc, elle est un lieu d'accueil et une étape sur les chemins de pèlerinage. Cet hôtel-Dieu a disparu au XVIIème siècle, probablement d'une baisse du nombre de pèlerins qui fréquentent le sanctuaire de Compostelle.

 

A 1 km environ à vol d'oiseau au sud de l'église actuelle de Sainte-Croix, sur un étroit plateau calcaire à 265 m, sont attestés une chapelle (annexe de Sainte-Croix dédié à saint Jean l'Evangéliste dont il ne reste que les fondations) mentionnée dans un texte au XIIIème siècle et son cimetière abandonnés voilà 150 ans. Ce lieu appelé Cueye(s) (ou Queye) est le site antique le plus ancien connu de notre commune et qui devait receler de richessses archéologiques. Quelques prospections ont été menées dans les années 1950 et récemment pour mettre au jour des fosses ovoïdes et des fragments de céramiques. Entre-temps, des prospections non scientifiques ont chamboulé un site certainement antérieur à la chrétienté.

Des processions avec des prières publiques de supplication se déroulent à Sainte-Croix, trois fois par an ( le 3 mai, le dimanche d'après et le 14 septembre), en l'honneur de la belle croix et aussi pour attirer sur les champs la bénédiction de Dieu. Les croix en pierre ou en fer forgé, à la croisée des chemins de notre commune, témoignent de ces rogations où participent toutes les familles.

 

D'après la confrérie, qui rassemble des chrétiens de la paroisse, et confirmation faite par l'évêque d'Albi, en 1563, la relique de la vraie croix (appelée aussi sainte croix) aurait été apportée par les Bénédictins de Moissac au XVIème siècle de retour de Rome.

 

Comme certains édifices religieux ruraux, l'église de Sainte-Croix, de forme rectangulaire, est orientée vers l'ouest et son entrée, à l'est, vers le levée du soleil (symbole du Christ ressuscité). Le choeur et le maître-autel de l'ancienne église (XIIème siècle) se trouvaient à l'emplacement de l'entrée actuelle. L'église actuelle date du XVIème siècle.

Les pierres angulaires qui terminent les quatre coins du clocher-donjon à plan carré sont taillées comme les pierres des quatre coins de la tour de Castelnau-de-Lévis. Ce clocher rehaussé avec créneaux, fendu de meurtrières, renforcé par des contreforts constitue un point fort du village, un lieu de défense et une protection pour les paroissiens et leurs maisons resserrés autour de l'église.

 

Quelques éléments de l'architecture du bâtiment donnent le style roman. L'art roman se développe et se pare, en Occident, d'un "blanc manteau d'églises"(d'après Raoul Glaber, moine et chroniqueur du XIème siècle), de la fin du Xème au milieu du XIIème siècle . Il n'est pas impossible que l'église de Sainte-Croix ait été couverte d'un plafond de bois comme l'étaient les basiliques romaines et les premières églises en Occident. Afin d'éviter les fréquents incendies, les architectes romans bâtissent des voûtes en pierre en forme de demi-cercle (voûtes en berceau) très lourdes qu'ils renforcent par des arcs-doubleaux (arcs en demi-cercle), reliant les murs aux piliers encadrant la nef, destinés à supporter le plafond et à répartir la poussée sur les piliers. Avec l'architecture gothique existante du plafond de l'église de Sainte-Croix, les architectes apportent finalement des améliorations avec la voûte d'arêtes (= en forme de croix de saint-André), des murs moins épais et un peu plus élevés percés de baies plus nombreuses. La voûte d'arêtes est formée par la rencontre de deux voûtes en berceau (ou deux demi-cylindes) de même hauteur qui se croisent en pénétrant l'une dans l'autre. Les nervures renforcent la voûte d'arêtes tout en soulignant sa structure. Les baies moulurées divisées par un meneau qui ornent les deux ouvertures au nord ( dans la cour intérieure de la maison de la famille Alcaraz). Au contraire, les autres baies refaites lors de reconstructions ou agrandissements, ainsi que les deux vitraux commandés il y a quelques décennies n'ont aucun intérêt architectural et artistique. Il n'y a pas de transept ni de croisée qui donnerait une forme en croix latine à l'ensemble de cette église. La construction d'un tel édifice à nef unique et chevet plat est par conséquent d'un coût moindre.

 

Le mobilier actuel est assez modeste, avec un autel en bois ( remplace un autel en marbre dont il ne reste que quelques plaques dans l'une des sacristies), les boiseries du choeur et la chaire, un lutrin et plusieurs statues qui sont des dons de fidèles (de Cornus pour saint-Jean l'Evangéliste et Escaffre pour saint-Benoît par exemple).

 

Le plus remarquable est le maître-autel, véritable oeuvre d'art, qui peut servir à conserver une relique, de style gothique en pierre blanche ciselée, placé dans l'une des chapelles latérales, au nord, avec son tabernacle dans lequel on conserve les hosties consacrées. La finesse de la ciselure rappelle le jubé de la cathédrale d'Albi. Dans l'autre chapelle est entreposé un maître-autel en bois sans retable du XVIIème siècle avec sa polychromie originelle( qui appartenait à Cueyes ?). On ne sait pas à quelles dévotions populaires sont destinées ces deux chapelles, si ce n'est à suivre l'office et accueillir davantage de fidèles. Plus récent, le maître-autel qui demeure dans le choeur est en marbre surmonté d'un baldaquin.

 

Côté méridional, l'une des chapelles est dédiée à la Sainte-Vierge, l'autre à un tableau de Saint-Roch (= Saint le plus représenté dans les églises sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle et qui préserve les pèlerins des maladies sur le chemin) et à la belle croix.

 

L'inventaire de l'archidiacre d'Albi mentionne deux reliquaires. L'un en argent, dans lequel est enchâssée une pierre semi-précieuse, qui renferme une relique de la vraie croix constituée de fragments du saint bois disposés en une petite croix et, l'autre en cuivre, où est enfermée une relique de saint-Benoît.

 

Dans un questionnaire paroissial commandé par l'évêché, le curé de Sainte-Croix dresse un "état moral" des

habitants en 1901 et écrit que "la population en général est calme, mais bavarde, égoïste et susceptible. Les messes le dimanche sont assez fréquentées, sauf pour les valets ( qui gardent et surveillent les fermes contre les voleurs). Il n'y a pas une seule famille généreuse pour le culte. L'amour de l'argent les tient toutes. Cette cupidité les pousse à n'avoir qu'un héritier unique." Ce même clerc sollicite de temps à autre des propriétaires qui ont cheval et voiture pour se déplacer. Il peut en user facilement, gratuitement, surtout s'il est "reconnaîssant par quelques bons dîners".

 

Le pouvoir spirituel a marqué l'organisation de l'habitat autour de l'église paroissiale de Sainte-Croix et le clergé a bénéficié de l'éloignement de Castelnau-de-Lévis pour asseoir son pouvoir temporel. Ainsi, son influence exclusive est présente à chaque instant de la vie des paroissiens. L'année se déroule au rythme des fêtes religieuses et c'est à l'église que se retrouvent les fidèles pour tous les moments importants de leur existence.

Dans un questionnaire paroissial commandé par l'évêché, le curé de Sainte-Croix dresse un "état moral" des habitants en 1901 et écrit que "la population en général est calme, mais bavarde, égoïste et susceptible. Les messes le dimanche sont assez fréquentées, sauf pour les valets ( qui gardent et surveillent les fermes contre les voleurs). Il n'y a pas une seule famille généreuse pour le culte. L'amour de l'argent les tient toutes. Cette cupidité les pousse à n'avoir qu'un héritier unique." Ce même clerc sollicite de temps à autre des propriétaires qui ont cheval et voiture pour se déplacer. Il peut en user facilement, gratuitement, surtout s'il est "reconnaîssant par quelques bons dîners".

 

Le pouvoir spirituel a marqué l'organisation de l'habitat autour de l'église paroissiale de Sainte-Croix et le clergé a bénéficié de l'éloignement de Castelnau-de-Lévis pour asseoir son pouvoir temporel. Ainsi, son influence exclusive est présente à chaque instant de la vie des paroissiens. L'année se déroule au rythme des fêtes religieuses et c'est à l'église que se retrouvent les fidèles pour tous les moments importants de leur existence.

Il reste à inventorier des objets liturgiques : un ciboire, des chandeliers, des bougeoirs, un ostensoir avec deux patènes, une coupe dans son étui, des croix, un encensoir avec la navette, un porte-bénitier avec le goupillon et une clochette. De vieux meubles peu ou pas ouvragés dont un chapier, dans la sacristie, contiennent encore des vêtements liturgiques.

 

Des oeuvres d'artistes locaux sont entreposées ça et là : à l'entrée, un bénitier avec cuve ornée de visages humains et colonne dissociées, en pierre blanche du Causse, peut-être du XIVème siècle. Toujours dans le narthex, deux grands tableaux, l'un de saint Louis guérissant les écrouelles (le roi taumaturge), l'autre une descente de la croix. Un peu plus loin, par terre, une cuve baptismale très ancienne ; à quelques mètres, qui domine sur la chaire, une copie de la Pietà (XVème siècle) de Michel-Ange.

 

Le conseil de fabrique rassemble les quatre ou cinq paroissiens les plus imposés et le prêtre. Il veille à l'administration des biens de l'église. Les dépenses extraordianires grevent et déséquilibrent quelquefois le budget de la fabrique pour des réparations (toitures en 1802, 1845, 1874,1912 ; le choeur à repaver en 1802 ; le clocher, dont les deux cloches de 1 quintal chacune sont remplacées au XIXème siècle par trois cloches de 412, 252 et 30 kgs, est aussi rehaussé ), des agrandissements en raison de la capacité insuffisante pour la population, en particulier le jour dominical, car s'y assemblent jusqu'à 4 à 500 personnes au début du XIXème siècle ; des dépenses ordinaires pour le culte (pain d'autel, cire, huile, encens, linges ...) ; des recettes ordinaires ( pour la location des chaises, les quêtes, les services funèbres ...) et extraordinaires par des dons de fabriciens ou des souscriptions de particuliers(43 souscripteurs pour la réparation de la toiture en 1913) et une aide en charrois (transports des pierres, des vieux matériaux ...) pour les familles les plus modestes, notamment les petits propriétaires, métayers et brassiers . Malgré tout, les 2/3 des dépenses reviennent à la commune et la reconstruction n'est pas toujours menée avec diligence.

 

Ainsi, en 1845, la décision de l'agrandissement de l'église est prise mais les travaux commencent réellement près de vingt ans plus tard. Un différend oppose alors deux paroissiens ( Pierre Estivalèzes, propriétaire d'une basse-cour de 18 centiares, et Jean-Pierre Issoire, propriétaire d'une petite maison) et la commune de Castelnau-de-Lévis. L'extension de l'église devait se faire sur ces propriétés, coté septentrional, pour l'emplacement d'une chapelle et d'une sacristie. Malgré la forte opposition de Pierre Estivalèzes (Jean-Pierre Issoire accepte la proposition du maire) et une lettre adressée au préfet dans laquelle ils souhaitent une "reconstruction plutôt qu'un agrandissement", le tribunal ordonne, huit ans plus tard, l'expropriation "pour cause d'utilité publique" de la parcelle de 18 centiares. Le maître maçon qui prend en charge l'agrandissement utilise de vieux matériaux provenant de la démolition des parties de l'église de Sainte-Croix et la pierre de taille qui devait provenir de la démolition de l'église de Cueyes n'a pu avoir lieu par suite du refus de ses propriétaires.

 

L'ancien cimetière de Sainte-Croix, situé au centre du village, à l'est du clocher, ne pouvait plus, à cause de son peu d'étendue, servir aux inhumations et doit être abandonné dès la première moitié du XIXème siècle. En 1835, Jean Cornus vend à la commune de Castelnau-de-Lévis un terrain de 9a 81ca (200 frs) pour y établir le cimetière actuel. L'adjudicataire, entrepreneur de maçonnerie, Jean Cornus (propriétaire du terrain?), a bâti les murs et le porche.

 

Au début du XIXème siècle, il n'y a pas de presbytère. En 1825, une ordonnance royale de Charles X autorise l'établissement d'un presbytère pour la paroisse de Sainte-Croix et l'obligation "pour les communes de disposer d'un jardin" pour le desservant. Dans les années 1830, après la vente de portions de maisons avec dépendances des familles Clerc, Raynaud et Viguier, la construction du presbytère est achevée. Les marguilliers proposent d'améliorer le confort matériel de leur curé en faisant construire un four et un mur de jardin puis en achetant une écurie et une grange (propriétés de Mondot) qui sont adjointées aux dépendances du presbytère. Et au début du XXème siècle, la commune fait placer une pompe à chapelet au puits du jardin du presbytère.

 

Malgré les habitudes prises, depuis fort longtemps, de générosité envers son desservant, un rappel à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat (1905) et un arrêté de la préfecture (1907) sont prononcés à l'encontre du Conseil municipal de Castelnau-de-Lévis qui avait décidé de "laisser gratuitement les presbytères communaux aux curés" (Sainte-Croix et Castelnau-de-Lévis). Dès lors, la commune a l'obligation de signer un bail avec chacun d'eux (20 frs par an en 1907 pour Eugène Cros, curé de la paroisse de Sainte-Croix). Après que la paroisse de Sainte-Croix, détachée de la commune de Castelnau-de-Lévis en 1951, devienne une commune, le presbytère est devenu la mairie actuelle.

 

L'adressage de la place de la mairie

La place de la mairie s'appelle Place Pierre Cassagnes.

Ce nom a été choisi en son hommage, plus jeune victime de la première guerre mondiale de notre commune.

Le 11 novembre 2015 a été l'occasion de l'inaugurer et d'avoir des témoignages venant de sa famille.

En pièces jointes : photos et documents.

 

33ème Régiment d’Infanterie

OFFENSIVE DE LA SOMME  > Septembre 1916

Après être resté deux semaines à l'instruction aux environs d'Amiens, le 33ème Régiment d’Infanterie, sous les ordres de son nouveau chef, le lieutenant-colonel Partiot, est prêt pour de nouveaux combats.

Une grande offensive de l'armée française vient d'être déclenchée, elle a été précédée d'une préparation d'artillerie jusque-là inconnue.

Anglais et Français, confiants en leurs chefs, rivalisent d'entrain et de courage.

C'est plein d'ardeur, de gaieté, que le 5 septembre, le 33ème  s'élance à l'assaut des positions ennemies… mais un tir de barrage d'artillerie ennemie l'accueille dès la tranchée de départ, empêchant toute progression.

Il est dix-huit heures, la nuit commence à venir, une pluie diluvienne détrempe le sol.

Un ordre bref (à vingt heures) et le mouvement se déclenche. Quelques postes avancés ennemis sont cueillis sans avoir pu tirer un coup de feu, et, bientôt, c'est la ligne tout entière qui tombe entre les mains du 33ème. La baïonnette s'est montrée souveraine et les nombreux cadavres allemands restés sur le terrain, ont démontré, par la suite, l'ardeur avec laquelle le combat a été mené.

Sans perdre un instant, les positions conquises sont organisées et le 6 septembre, à l'aube, le 33ème est installé sur une ligne puissante, solidement étayée par des mitrailleuses.

Le 7 septembre, le 33ème  doit  repousser une contre-attaque ennemie.

Le 13 septembre, la 4ème  brigade, formée provisoirement par le 33ème et le 8ème, sous les ordres du colonel De Corn, reprend à nouveau sa place dans la bataille. Les bataillons du 33ème, après une lutte ardente, s'emparent des tranchées de l'« Hôpital », du « Trentin »… et, en liaison avec les zouaves, s'emparent de la route Rancourt-le-Priez et s'y installent.

La journée du 18 est marquée par un redressement de la ligne, redressement qui permet à de gagner de nouveau du terrain et de faire reculer les allemands dans la tranchée de Trieste.

Le régiment, momentanément retiré de la lutte, vient bivouaquer au bois Billon, où il est à nouveau reconstitué.

Le 26 septembre, il prend à son compte une partie de la ligne anglaise, du village de Morval à Combles.

Le 28 septembre, à treize heures quarante, l'ordre d'attaque est donné.

Ces journées « glorieuses » ont été chèrement payées: 198 tués, 665 blessés et 13 disparus.

 

OFFENSIVE CHAMPAGNE : Octobre 1916 à janvier 1917

Embarqué en camions le 5 octobre à la ferme de Bronfay, le 33ème  cantonne successivement à Bussy-les-Poix, Frécamp, Hamps et Mont-Loeuilly, d'où, par voie ferrée, il est dirigé sur Chalons-sur-Marne.

Après quelques jours de repos, le régiment va reprendre sa place en première ligne.

Le 10 octobre, il séjourne à Somme-Vesle et Poix, le 15 à Hans et le 16, il occupe le secteur du fortin de Beauséjour (tranchées de Champagne).

Ici, c'est la guerre de mines, la lutte de tranchée à tranchée, à la grenade, en sape profonde et noire; c'est la craie, la boue.

Tout cela, trois mois durant, le 33ème  l'a vécu tour à tour à Maisons de Champagne, au Fortin, à la Butte de Mesnil, à la Main de Massiges, travaillant sans relâche à améliorer et à fortifier ses positions, à quelques mètres des allemands dont il n'est séparé, parfois, que par une frêle muraille de sacs à terre, sans cesse écroulée, sans cesse réparée.

Lorsqu'il quittera ce secteur, le 33ème laissera derrière lui 86 braves tombés dans l'accomplissement de leur devoir journalier.

 

Parmi ces braves : Pierre Cassagnes « mort pour la France  le 14 décembre 1916 à 8h45 à Somme Tourbe département de la Marne des suites de blessures reçues sur le champ de bataille »

Acte de décès signés par :

- Henri René Pégaud, officier d’administration de 3ème classe, gestionnaire de l’Ambulance° numéro 9 du 3ème corps d’armée, officier de l’état civil

- Joseph Vigneau, 26 ans, soldat de 2ème classe, 3ème section d’infirmiers militaires, 1er témoin

- René Varin, 36 ans, soldat de 2ème classe, 3ème section d’infirmiers militaires, 2ème témoin

- Albert Martin, médecin chef de la dite formation sanitaire

 

° Définition et sens du mot « ambulance »

Durant la Première Guerre mondiale, une ambulance est un poste de secours avancé au plus près du front et capable d'accueillir des soldats blessés pour les premiers soins avant leur évacuation vers un hôpital militaire de campagne. Par extension, on utilise à cette époque le terme d’« ambulance » pour le véhicule tracté par un attelage et chargé du transport de ces blessés du poste d'ambulance vers l'arrière.

 

Diaporama